jeudi, mars 22, 2007

Le pourquoi du comment...

(Ce texte est extrait d'une demande de subvention que j'ai faite)

En quelques mots:

« Périple de 4 mois en Bolivie à la rencontre des ONG pour comprendre leurs actions et appréhender les impacts sur les populations locales. Projet me permettant d’éprouver ma vocation pour l’humanitaire, d’acquérir une expérience de terrain et une vision globale pour à mon retour en faire mon métier.»

Mon Parcours:

[...]J’ai réalisé que j’avais besoin de partager des valeurs et de retirer une certaine fierté des actions de l’entreprise ou de l’organisation pour laquelle je vais travailler.

Forte de cette réflexion j’ai mis à profit ma dernière année de scolarité pour réaliser un projet « utile » : j’ai donc monté l’association « Mel-Paquets », avec une amie, pour participer au 4L Trophy et réaliser un échange entre deux écoles, une à Epernay et l’autre au Maroc. Nous avons réunis un budget de 6 400€ en sollicitant des entreprises et des collectivités locales ou en menant des actions à destination du public, tel une opération « papier cadeau » dans un grand magasin. Nous avons ensuite pris des cours de mécanique, fais parler de nous dans la presse, monté un site Internet ... et roulé 8000km dans une 4L chargée de fournitures scolaires à l’allée ; de dessins et de sable au retour !

Afin d’élargir le spectre de mes connaissances je suis actuellement en stage au sein du service de Coopération Internationale Décentralisée du Conseil Général du Territoire de Belfort. Ce stage me permet d’appréhender la coopération institutionnelle, ainsi que le fonctionnement de l’administration publique. Mes missions sont transversales à la cellule : je suis intervenue sur le montage du dossier de demande de co-financement au Ministère des Affaires Etrangères, sur la réalisation de missions techniques dans les pays partenaires afin de préparer des échanges d’expertise, ou encore sur un projet d’échange entre jeunes français et libanais, projet mis en péril par la situation de tension actuelle au Liban.

Nature du Projet:

Je souhaite comprendre comment fonctionnent les associations de terrain (locales ou étrangères), la façon dont elles sont perçues par les populations qu’elles soutiennent, les manques et les dérives.

Je vais donc passer 4 mois en Bolivie, du 14 mai au 3 septembre 2007, avec un sac à dos et ma curiosité.
- Pas d’itinéraire fixe, mais quelques pistes.
- Pas d’engagement professionnel ou associatif, mais quelques contacts.
- Pas de réponse, mais des milliers de questions.

Pour atteindre mon objectif je vais mettre en pratique un dicton africain que j’ai déjà eu l’occasion d’éprouver: «Quand tu arrives à l'étranger, ouvre tes yeux et tes oreilles mais ferme ta bouche.» Je souhaite faire un voyage lent, où l’on ne court pas après un planning rigide établi depuis le confort de son canapé ! J’ai trouvé dans un roman de Philippe Claudel les mots qui me manquaient pour décrire ce que j’espère voir : «un paysage qui change avec une lenteur précieuse, une lenteur qui permet de regarder vraiment le monde, les champs, les forêts, les rivières, et de parler avec ceux que l'on croise, d'entendre leurs voix, d'échanger des nouvelles.»
L’objectif final étant une intégration professionnelle, au sein d’une ONG, avec une vision éclairée de leur activité et une force de proposition.

Etat de réalisation:

On peut découper le projet en quatre grandes phases :

1)Etape de réflexion – définition des objectifs et des moyens pour y parvenir ;
2)Préparation active du départ – organisation logistique et financière et prise de contacts ;
3)Le voyage – rencontres et collecte d’informations ;
4)Le retour – synthèse de l’expérience, témoignages, recherche d’emploi.

Le choix du pays s’est fait en premier lieu sur une intuition pour l’Amérique Latine, puis après renseignement : sur la Bolivie car il s’agit d’un des pays les plus pauvre du continent. La Bolivie n’est pas encore soumis au tourisme de masse (à peine plus de 500 000 touristes étrangers en 2005) qui à mon sens a un impact sur les habitudes de vie autant que sur les paysages. De plus, le pays est encore à majorité rurale et en pleine transformation politique avec l’arrivée au pouvoir d’Evo MORALES en janvier 2006.

Je me situe actuellement dans la deuxième phase du projet. J’ai établi un budget prévisionnel, acheter mon billet d’avion, pris contact avec des ONG implantées dans différentes villes du pays et commencer la préparation physique, notamment par des cours de self-défense, et matérielle. Je suis également en train de définir les moyens de communication qui me seront utiles. J’ai ainsi ouvert un blog, envisagé les moyens de stockages me permettant de sauvegarder les informations numériques acquises au fur et à mesure du voyage et déterminé les supports que j’utiliserai. Je souhaite ramener des témoignages et des ambiances sonores. Je pense que le son restitue plus fidèlement une émotion qu’une photo, qui la fige, ou un récit, soumis à l’interprétation du narrateur. D’autant plus que la Bolivie est une terre riche d’un folklore musical important.

La préparation au retour s’articule autour de deux préoccupations: pouvoir m’assumer financièrement le premier mois, le temps de trouver un emploi ; me laisser le choix entre poursuite d’étude pour valider une 5ème année ou premier emploi. Pour cela je postule à des masters orientés vers les actions des ONG et le développement durable. Les inscriptions se faisant en juin, il me faut l’anticiper.

Ce que va m’apporter le projet:

Ce projet est pour moi une expérience personnelle valorisable dans le cadre de ma recherche d’emploi. Le travail associatif me semble être le meilleur moyen d’associer mes valeurs personnelles et ma vie professionnelle. Le projet que je mène me permettra de confronter la façon, peut être idéaliste, dont j’envisage les projets humanitaires, et la réalité du terrain. Il me permettra également de me forger une meilleure vision des activités des associations plus spécifiquement à travers la Bolivie. Parallèlement j’espère acquérir une connaissance empirique importante des conditions de vies, des attentes et des volontés des boliviens vivant sur l’Altiplano (70% de la population). Cette connaissance pouvant être par la suite mise à profit pour le développement de nouveaux projets en Bolivie ou ailleurs par la réutilisation des bases méthodologique d’approche des populations ciblées par des programmes associatifs.

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